mercredi 30 décembre 2009

Le classement de Fred 2009

1/Ivul (Dinard) - Andrew Kötting

2/White lighnin (Dinard) - Dominic Murphy

3/Tokyo Sonata - Kiyoshi Kurosawa

4/The visitor(2007) - Thomas Mac Carthy

5/Tetro - Francis Ford Coppola

6/Antichrist - Lars Von Trier

7/Slumdog millionaire - Danny Boyle

8/Hadewijch - Bruno Dumont

9/Inglorious basterds - Quentin Tarantino

10/Jean-Charles (Dinard) - Hernique Goldman

11/Gran torino - Clint Eastwood

12/The wrestler - Darren Aranofosky

13/La journée de la jupe - Jean Paul Lilienfeld

14/Les noces rebelles - Sam Mendes

15/Persécution - Patrice Chéreau

mercredi 16 décembre 2009

Rétrospective 2009

Pour cette prochaine émission, le 04 Janvier 2010, nous allons débattre autour des films diffusés en 2009.
Quelques questions que l'on abordera  inéluctablement:

- quels sont les meilleurs films de 2009 ?
- quel film vous a le plus ... surpris ?
- quel film vous a le plus ... ému ?
- quel film vous a le plus ... ennuyé ?
- quel film vous a le plus ... fait rire ?
- quel film vous a le plus ... fait peur ?
- quel film vous a le plus ... fait réfléchir ?
- quel film vous a le plus ... déçu ?
- quel est votre film coup de coeur ?
- quelles tendances avez-vous noté en 2009 ?

vendredi 4 décembre 2009

Fellini, le plus grand ?

Pourquoi Fellini est-il un grand cinéaste, sinon le plus grand cinéaste ?
Les images parlent d'elles-mêmes.









dimanche 15 novembre 2009

La filmographie de Michael Jackson : les moyens et les cours métrages, les clips

Don't Stop 'Til You Get Enough (1979)
Rock with You (1979)


She's Out of My Life (1980)
Billie Jean (1983)


Michael Jackson - Billie Jean
envoyé par Algerienne6713. - Regardez d'autres vidéos de musique.


Beat It (1983)
Thriller (1983)
Say Say Say (1983)


Michael Jackson - Say, say, say
envoyé par thegirljenny23. - Regardez plus de clips, en HD !

Bad (1987)


Michael Jackson - Bad (Full Version) [1987]
envoyé par wonderful-life1989. - Clip, interview et concert.


The Way You Make Me Feel (1987)

Dirty Diana (1988)

Man in the Mirror (1988)
Another Part Of Me (1988)

Smooth Criminal (1988)


Leave Me Alone (1989)

Liberian Girl (1989)
Black or White (1991)

Remember the Time (1992)


In The Closet (1992)

Jam (1992)

Who Is It (1992)

Heal The World (1992)
Give In To Me (1993)
Will You Be There (1993)
Gone Too Soon (1993)
History Teaser (1995)
Scream (1995)
Childhood (1995)
You Are Not Alone (1995)
Earth Song (1995)
They Don't Care About Us (1996) .1 Version prison 2 Version Brésil
Stranger In Moscow (1996)
Blood on the Dance Floor (1997)
Ghosts (1997)
You Rock My World (2001)
Cry (2001)

La filmographie de Michael Jackson : This is it


Michael Jackson's This Is It est un film documentaire musical américain, sorti en 2009, montrant entre autres les répétitions de Michael Jackson en préparation d'une série de concerts qui devait se tenir à Londres mais qui a été annulée suite à sa mort le 25 juin 2009. Les séquences ont été filmées au Staples Center de Los Angeles.

Contexte


Le 10 août 2009, le juge de la Cour supérieure de Los Angeles, Beckloff Mitchell, a approuvé un accord entre AEG Live, le promoteur de la tournée This Is It, et Sony Pictures concernant la succession des droits d'auteur sur les séquences filmées en préparation de la tournée. L'accord permet à Sony Pictures d'éditer des centaines d'heures d'images moyennant un versement de 60 millions de dollars pour les droits cinématographiques. Il a été confirmé dans une déclaration publiée par le site web de Jackson que les séquences qui seront sélectionnées seront en 3-D et que le film comprendra une rétrospective de la carrière de Michael Jackson ainsi que des entretiens avec d'anciens amis de la star. La bande originale du film This Is It, est sortie en CD, le 26 octobre 2009.


Box-office

This Is It place Michael Jackson en tête du box-office mondial. Le film documentaire sur les dernières répétitions de Michael Jackson et leurs à-côtés, s'est placé en tête du box-office mondial, avec un cumul de recettes de 101 millions de dollars cinq jours après sa sortie sur les écrans. Près d'un tiers des recettes de "This is it", 32,5 millions de dollars, provient des salles obscures des Etats-Unis et du Canada. Le distributeur, Columbia, s'attendait à ce que le film se situe entre 30 et 40 millions dans les premiers jours.

Les pays où le film marche le mieux sont ensuite, par ordre décroissant :

- le Japon (10,4 millions de dollars),

-la Grande-Bretagne (7,6 millions),

-l'Allemagne (6,3),

- la France (5,8),

- l'Australie (3,6) puis la Chine (3,2).


Contenu du film


Le film a été conçu à partir des images des répétitions de Michael Jackson pour son retour sur scène avec sa tournée This Is It. Les images furent triées par l'équipe de montage parmi les 100 heures enregistrées par les caméras de "AEG Live".
Ces images auraient dû se trouver dans les bonus du DVD de la tournée.


Chansons interprétées dans le film


3. "Jam"
4. "They Don't Care About Us" (avec snippet de"HIStory")

5. "Bad" (avec snippet de"Mind Is The Magic")







14. "Thriller" (avec snippet de "Threatened")

15. "Beat It"




La filmographie de Michael Jackson : Ghosts



Ghosts est un moyen métrage fantastique d'environ 37 minutes sorti en 1996 de Stan Winston avec Michael Jackson sur une musique de Nicholas Pike. Stephen King, Stan Winston (maquillage), Mick Garris et Michael Jackson ont collaboré pour l'écriture du scénario. C'est en fait un long vidéo-clip de près de 40 minutes dans la tradition « jacksonienne ». Stan Winston avait déjà collaboré au maquillage des zombies du clip Thriller de Michael Jackson en 1983 avec le réalisateur John Landis.

Michael Jackson y interprète cinq rôles, dont quatre où il est méconnaissable(notamment le rôle du Maire qui s'oppose à lui) grâce au maquillage et aux effets spéciaux de Stan Winston.

Ce mini-film a été projeté au 50e anniversaire du festival de Cannes en 1997, hors compétition.
Une foule de parents en colère et le maire de la ville de "Normal Valley" arrivent dans l'inquiétant manoir du haut de la colline pour s'y confronter à son mystérieux occupant, le Maestro. Celui-ci aime à divertir les enfants d'une façon insolite, qui n'est pas du goût des parents. À l'approche du manoir, l'un des enfants révèle que celui-ci est hanté. Terrorisée, la foule y pénètre tout de même. Au milieu d'éclairs et de toiles d'araignées, ils vont bientôt faire connaissance avec un personnage étrange... Le Maire le menaçant et lui demandant de quitter la ville, le Maestro décide de lui rendre la pareille et lance un pari: celui qui aura le plus peur devra quitter la ville !

Même si l'histoire a été réarrangée par Michael Jackson et les scénaristes à l'occasion de la création de ce "clip", l'histoire d'origine a été écrite par Stephen King.

La filmographie de Michael Jackson : Moonwalker


Moonwalker est un film musical et fantastique de Michael Jackson réalisé par Jerry Kramer et Colin Chilvers, sorti en décembre 1988, contenant de nombreux vidéo-clips de l'artiste dont ceux de Smooth Criminal, Leave Me Alone et Speed Demon.

La vidéo cassette de Moonwalker reste la vidéo musicale la plus vendue de tous les temps (battant ainsi The Making Of Thriller).

Le titre vient du moonwalk, un pas de danse popularisé par Michael Jackson.

Le film se déroule en 2 parties :

Une première partie avec les clips, démarrant avec la chanson Man in the Mirror en live, puis continuant avec des extraits des différents clips où il figure, depuis I Want You Back des Jackson Five jusqu'à Dirty Diana avec quelques effets spéciaux.
Vient ensuite une parodie de Bad jouée non pas par Michael Jackson et des danseurs mais par des enfants où Brandon Adams y incarne l'artiste.




À la fin du clip, des enfants agents s'empressent autour du jeune Michael pour lui annoncer son planning. Une mystérieuse fumée blanche apparaît pour laisser place au vrai Michael Jackson et ses agents. Le voyant en vrai, des personnages d'animations le pourchassent. Pour s'enfuir, Michael n'a qu'une solution : se déguiser en lapin. C'est ainsi que démarre le clip Speed Demon, suivi de Leave Me Alone.

La seconde partie est un moyen métrage mettant en scène, aux côtés de Michael Jackson, Joe Pesci, Sean Lennon, Kellie Parker et Brandon Adams. Mis en scène dans le ranch de Neverland, il est truffé d'effets spéciaux et montre le combat du chanteur contre un parrain de la drogue joué par Joe Pesci (L'Arme fatale).
Le final du film montre un enregistrement public de Come Together par Michael Jackson, une reprise des Beatles dont il venait d'acquérir les droits.

Synopsis de Moonwalker
Pendant qu'ils jouaient à Neverland, Michael, Kellie, Brandon et Sean perdent la balle avec laquelle ils jouaient, rattrapé par Skiper, leur chien. Cependant, Skiper rentre dans une forêt où un panneau indiquant « Warning Keep Out ». Sans y faire attention, Michael et Kellie s'engouffrent de plus belle dans la forêt et aperçoivent une araignée sur une roche. Michael appuie dessus et une porte s'ouvre. Ils s'empressent d'y pénétrer afin de découvrir ce qu'il s'y trame. Les deux personnages découvrent Frankie Lideo (incarné par Joe Pesci) faisant des projets pour conquérir le monde entier avec sa drogue et ses principaux clients, les enfants. Il utilise pour cela des tarentules (la façon dont les tarentules interviennent sur les enfants n'est pas indiquée). À ce moment précis, Kellie en aperçoit une sur sa main et crie, ce qui aura pour conséquence d'alarmer Frankie Lideo qui envoie ses soldats à la recherche des deux intrus.

La suite de l'histoire montre une course-poursuite entre Michael Jackson et les soldats de Frankie Lideo. À trois reprises, une étoile filante passe aux moments les plus critiques pour Michael (première fois lorsqu'il est devant sa porte où les soldats lui tire dessus en masse, seconde fois où il est coincé dans un cul de sac, troisième fois lorsque Frankie tente d'injecter de la drogue sur Kellie) lui permettant de se transformer afin de pouvoir s'échapper (par exemple, en voiture lorsqu'il est pris dans un cul-de-sac et en un robot lorsque Kellie fut en danger).

Durant cette course poursuite, les enfants se rendent au Club 30, endroit de rendez-vous donné par Michael. Ils y découvrent un club en ruine et un peu hanté (par exemple, une boule de billard bouge toute seule lorsque Sean veut la toucher). Ils s'empressent d'en sortir et voient une voiture se garer au coin de la rue puis se transformer en Michael Jackson qui s'empresse de rentrer dans le club. À l'ouverture de la porte, une fumée blanche apparaît et disparaît après avoir fermé la porte. C'est ainsi que démarre le clip Smooth Criminal. À la fin du clip, les deux garçons retrouvent Michael et lui annoncent que Kellie a été capturée (comme on pouvait le voir dans le clip). Ils essayent donc de la retrouver.

Pendant leur recherche, Michael tombe dans un piège et se fait immobiliser par les soldats qui lui font observer Mr Big frappant Kellie pour qu'elle se calme et qu'ils puissent lui injecter de la drogue (« La première fois est la meilleure », précise-t-il). À ce moment, une étoile filante passe et permet à Michael de se transformer en robot géant et de vaincre ainsi Mr big et ses soldats. Les enfants hors de danger, Michael s'en va en volant (sous forme de robot). Les enfants sont alors tristes de voir Michael partir. C'est alors qu'ils aperçoivent une ombre venir près d'eux, cette ombre étant celle de Michael Jackson. Il leur annonce qu'il ne pouvait pas les laisser seuls, qu'ils leur avaient manqué.

Il décide donc de les emmener à nouveau au Club 30 où une fumée blanche vient les accueillir. Ils se retrouvent alors dans un endroit rempli de câbles électriques et découvrent que c'est une scène où Michael monte interpréter Come Together des Beatles.

Le film se termine par le clip Smooth Criminal (version album) qui est présenté durant le générique final.

La filmographie de Michael Jackson : Captain EO




Captain EO était -et sera prochainement à nouveau- une attraction des parc Disney présentant un film futuriste en 3D avec en vedette Michael Jackson. Elle a débuté en 1986 à EPCOT, en Floride, et a été reproduite dans trois autres parcs. Elle a été fermée dans tous les parcs entre 1996 et 1998 et remplacée par Chérie, j'ai rétréci le public (Honey, I Shrunk The Audience).

Le film raconte l'histoire du capitaine EO (Michael Jackson) et l'équipage de son vaisseau spatial en mission pour offrir un cadeau à une méchante reine extraterrestre appelée Supreme Leader. Cette reine ressemble beaucoup à une reine xénomorphe des films Alien.
Captain EO déclare alors à la créature qu'il est en mesure de voir la beauté cachée en elle et que la clé pour la voir est une chanson. Elle refuse d'entendre la chanson et ses gardes se précipitent sur l'équipage. L'équipage se transforme en instruments de musique ou en musiciens. Grâce à un « rayon musical », Eo transforme les gardes (proches des Storm troopers de Star wars) en danseurs qui aident alors Eo. La « puissance » de la chanson finit par transformer la créature en une jolie femme et son antre en un pacifique temple grec.

La filmographie de Michael Jackson : The Wizz




The Wiz (1978)

Dorothy est une institutrice new yorkaise de 24 ans, timide et réservée, qui se retrouve emportée par une tornade dans le pays d'Oz où elle devra apprendre à se connaître elle-même.
Michael Jackson joue le rôle de l'épouvantail (Scarecrow) dans cette adaptation de la comédie musicale crée en 1975 à Broadway. Inspirée du roman de L. Frank Baum, Magicien d'Oz, elle a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 1978 avec Diana Ross et Michael Jackson.



Réalisé par : Sidney Lumet
Producteur : Rob Cohen
Scénariste : Joel Schumacher
Compositeurs : Charlie Smalls & Quincy Jones
The Wiz est une comédie musicale américaine de Charlie Smalls, livret de William F. Brown, créée au Majestic Theatre de Broadway le 5 janvier 1975.

Prochaine Emission 16/11/09 : Spéciale Mickael Jackson et le cinéma

L'actualité autour du décès Mickael Jackson, artiste protéïforme, a laissé place à polémiques, débats, clips, mais a aussi précipité la sortie en salle de la préparation de son concert This is it filmé.
Le petit prince de la funk, le roi de la pop, a, si l'on y regarde bien, eu un lien étroit avec le cinéma; et a cotoyé tout aussi John Landis, Francis Ford Coppola, Sydney Lumet que Martin Scorcese.
Qu'en pensons-nous et surtout qu'en pensez vous ?

dimanche 25 octobre 2009

Ivul, d'Andrew Kötting, sublime *****


Il est rare et oh combien plaisant d'être subjugué par la beauté d'une oeuvre, peu importe sa forme. Sans aller jusqu'au syndrôme de Stendhal, dont on ne revient pas forcément, être fasciné est sans nulle doute ce que recherche tout amateur d'art; à en devenir précieux et sélectif; à en chasser l'izard ou le diamant brut.
Le festival de Dinard nous a donné cette chance. Hormis le lauréat du Hitchcock d'or, White Lightnin', dont le jury a su prendre le risque de consacrer la radicalité formelle, la programmation réservait en avant première une autre pépite, une étrangeté, un poisson ou un tramway nommé Ivul, d'Andrew Kötting.

A mi-chemin entre 2 oeuvres majeures, le Mort à Venise de Visconti, pour son esthétique sublime et malaisante, et Pola X de Carax, pour son modernisme, son récit structuré et déstructurant; l'art de convier les arts, Ivul a de quoi déranger; il n'emprunte que très peu aux standards et prend le parti de l'esthétisme, de la littérature; le film est marqué du sceau du baron perché...


Dans un manoir au milieu d’une forêt, Alex, 15 ans, profite de l’été en compagnie de sa sœur adorée, Freya, 18 ans. Avec leurs petites soeurs, leur vieux père excentrique, émigré russe (lignée des Ivul) et leur jeune mère, ils habitent un monde de jeux et de rêves. La famille semble unie. Freya invite son frère à un jeu très intime, tout en symbole, comme l'ensemble d'une film d'ailleurs. La scène rappelle l'admiration de Dirk Boogart pour le jeune enfant prodige (Mort à Venise), la beauté plus que jamais au centre de l'interrogation, ou rappelle encore la fascination de Pierre et ses ambiguités face à sa soeur qu'il n'a jamais connu (Pola X). L’équilibre de la famille s'en trouve ébranlé. Le père -  formidable interprétation de Jean-Luc Bideau - bannit alors son fils, "tu ne remettras plus jamais les pieds sur mes terres" lui assène-t-il. Alex se réfugie sur le toit de la maison, jure à Freya de ne jamais redescendre et de l’attendre pour toujours. Il s’enfonce bientôt dans la forêt, allant d’arbre en arbre sans jamais mettre un pied sur le terrain et observe la décomposition de la famille.
 

La richesse des thèmes évoqués - la nature, la famille, la relation incestueuse, la maladie, les éléments, les origines, l'alcoolisme, l'enfance, la culpabilité, l'autorité, la poésie,... -, la profondeur, la subtilité avec laquelle ils sont adressés, dans un rythme troublant de justesse, dans une poésie extrêmement raffinée, n'a d'égale que l'inventivité de la mise en scène, et les essais particulièrement réussis d'introduire des ellipses empruntés à l'art contemporain.
 
Les personnages se consument, les sentiments se troublent, et la magie opère, nous sommes tout simplement suspendus, admiratifs, touchés. Ce film opère tout en symbole; que ce soit pour évoquer le temps qui passe; les opérations chirurgicales, ou l'indicible, ce que l'on ne voit pas, et que le sourd muet seul a pu voir.
 

Certaines scènes sont tout aussi surprenantes qu'émouvantes, nous pensons notamment à ce dîner de Noël qui nous donne à découvrir la face facétieuse de ce père blessé et refermé, en même temps que le regard des jeunes filles face à cette fête pas comme les autres, ou des êtres chers manquent; ou encore à celle qui voit la mère sombrer dans un délire éthéré et manquer à l'obligation des tâches ingrates de s'occuper du corps immobilisé du père devenu légume et être supplée par la jeune Freya. Le film se termine par une dédicace à celle qui a su préserver l'unité de la famille.
 
Andrew Kötting, réalisateur britannique talentueux, s'est inspiré pour Ivul des relations difficiles qu'il avait avec son père, et de ces nombreuses heures qu'il a passé caché dans les arbres.
 

Ivul est son quatrième film et est à découvrir de toute urgence par tout cinéphile, ce film mérite une - bonne - place dans l'histoire du cinéma.
 
 un carnet de tournage

dimanche 18 octobre 2009

Hitchcock d'or: White Lightnin' de Dominic Murphy


Cannes décerne chaque année ses Palmes, Dinard remet ses Hitchcoks à ses lauréats.
Pourtant, avec White Lightnin', littéralement "Eclair blanc" ou plus justement l'éclair Jesco "White", Dominic Murphy aurait mérité plus encore un Von Trier d'or (mais non un Dogma d'or). Car si cette œuvre a de quoi effrayer, angoisser, la référence à Hitchcock est bien trop lointaine; la lignée est ailleurs. Nul suspense, nulle intrigue; en lieu et place un simple destin, un destin simple, celui de Jesco White, danseur illuminé de tap-danse, danse des montagnes, tiré d'une histoire vraie. La trame chronologique choisie s'avère parfaitement didactique; le spectateur se voit tour à tour exposer d'une part les causes, le contexte social et familial, par ailleurs dans une parenthèse enchanteresse une incursion dans le réel, le concret, la vie rédemptrice, et d'autre part les conséquences, les actes. Le mot n'est jamais prononcé mais le film questionne en permanence la maladie mentale, une psychose schizophrénique vraisemblablement. Le plus plausiblement, nous interprétons que la maladie se déclenche contextuellement, tout d'abord par un climat social difficile et asphyxiant, de celui qui nous fait dire "ce n’est pas gagné d'avance" ou "y'a du boulot". Tout est presque perdu d'avance à vrai dire, et la tâche semble insurmontable. Loin du confort bourgeois, loin des strass et paillettes d'une enfance châtelaine qui nous est si souvent contée, nous nous trouvons ici face à une vie à la marge, faite d'incertitudes, de difficultés à joindre les deux bouts, de dureté dans les rapports, de débauches fréquentes, de dérèglements : l'enfance de Jesco White lui appartient pleinement, si ce n'est cette lignée paternelle, ce don de la danse que lui enseigne son père; Jesco sera le dernier danseur des montagnes appalaches.


Dans ce contexte précis, fuir, s'échapper, intègre tout naturellement le quotidien d'un enfant de 6 ans, livré à lui même, livré à ses démons (Le diable probablement dirait Bresson), l'essence humée procure avec facilité cette nécessité de l'ailleurs, ce besoin d'apaisement. L'addiction naît, peut-on dire, en conséquence. Pourtant celle-ci en retour produit ses effets, l'absence de construction mentale, l'absence de repère, ce "no limit" qui légitime la violence et les excès, l'agissement sans discernement de ces notions essentielles que sont le Bien et le Mal ici confuses et récupérées: les sens perturbés par l'essence, l'essence de la vie évaporée, l'essence d'une déraison contre laquelle la société lutte; centres de rééducation en substitut; le démon doit être maté; la violence éducatrice en réponse à la violence. Cause ou conséquence, à chacun d'essayer d'y voir clair, car Dominic Murphy opte pour la confusion du genre et s'écarte de toute entreprise de dénonciation, de toute poésie élévatrice - la comparaison avec Birdie ou Vol au dessus d'un nid de coucou est vaine -, de toute construction manichéenne et pourtant il ne joue aucunement sur les nuances, il donne la parole au délire, parti pris rare, sans distance. Le narrateur décrit lui même sa confusion psychiatrique, y mêle un mysticisme emprunt aux dérives sectaires, aux messages appuyés par des réécritures, réinterprétations de références religieuses. De la confusion des genres naît la confusion des sens qui nous est exposée, nous mène de fausses pistes en fausses pistes - et pourtant l'effet de surprise ne devrait exister, car tout est dit, tout, une chose mais aussi son contraire. Les paradoxes sont innombrables, notre cerveau est invité à analyser, encaisser devrait-on dire, des signaux contradictoires qui jouent sur l'ensemble de nos cordes sensibles: amour, haine, violence, rédemption, vengeance, lutte intérieur; tels sont quelques sentiments que le récit traverse, dans ce qu'il serait honnête d'appeler un voyage psychiatrique. Tout comme "Breaking the wave", la narration se construit en tableaux, dans une photographie tout simplement magnifique. Maestria.


Le personnage principal parvient à nous être parfois sympathique, nous en sommes amenés à compatir, et il convient ici de relever l'interprétation exceptionnelle d'Edward Hogg, au regard de chien battu, de chien fou, crédible dans les sensibles instants, les meilleurs mais aussi et surtout les pires, qui nous rappelle par exemple la révolte lue dans le regard de Daniel Day Lewis dans "Au nom du père".




Nous avons tu jusqu'alors que le film ne peut être visionné par tous, et nous devrions aussi dans ce cas aussi taire que le film est une véritable épreuve pour le spectateur, épreuve sensuelle radicale, que d'aucuns qualifieront de prises d'otages, épreuve insoutenable tant la violence y atteint des sommets inégalés, à faire passer "Irréversible" pour une production Walt Disney, épreuve dont on ne sort pas indemne, épreuve qu'il convient cependant de nommer de son nom: chef d'œuvre notoire, comme l'était "Orange Mécanique" en son temps.

N'en déplaise à tous ceux que la radicalité rebute, ce film est l'un des meilleurs du genre; la provocation permanente des sons et des images dérange au final peut être moins que l'intégration aseptisée des dérives psychiatriques en poivre et sel de vinaigrettes fadasses et conventionnelles. Quand la violence est le sujet, elle est légitime. La fonction cathartique n'est pas assurée cependant: interdisons, par précaution, ce chef d'œuvre aux âmes qui se laisseraient perturber.




lundi 12 octobre 2009

Dinard, 20eme, bon millésime !




Nous avons couvert le festival 2009 de Dinard, qui, cette année, fêtait ses 20 ans sous l'œil bienveillant du grand Alfred, dont la nouvelle statue a été inaugurée.

La programmation, le jury, les participants ont été à la hauteur de cette anniversaire.

Nous avons assisté à l'ensemble du festival -cérémonies et projections- et aussi pu interviewer, notamment, Jean-Pierre Lavoignat (sans qui "Première"et "Studio" n'existeraient pas) ainsi que Zoé Felix (interprète de l'excellent Déjà Mort mais aussi des succès records Bienvenue chez les Ch'tis et Clara Sheller) mais aussi des membres lambda du public -sans qui le festival ne serait pas.



Le prix du jury White lightnin', film à qui Irréversible, de Gaspard Noé, n'a rien à envier tant par son propos que son esthétique insoutenables, créé la polémique. Le choix du public, lui, est diamétralement opposé, s'orientant vers l'optimiste et la gaieté avec le documentaire Sounds like teen spirit. Enfin, le prix du scénario, Jean Charles, en associant virtuosité romanesque et faits inspirés d'une réalité politique nous a particulièrement touché.



Par ailleurs, d'autres films, toutes catégories confondues, sont de très haut vol et méritent toute l'attention d'un large public, notamment les provocants Ivul, An education, ou bien encore She, a chinese, en compétition.




Dans un registre plus léger mais moins réussi, Lesbian vampire killers et The calling ont déclenché un enthousiasme spontané et contextuel dans la salle...

mardi 6 octobre 2009

Festival du film britannique Dinard 2009

A partir de demain, je pars pour Dinard participer au 20ème festival du film britannique qui se déroule du 8 au 11 octobre.
Je tiendrai une chronique de ce qui s'y passe -du moins ce que j'aurai pu voir- et commenter les films que je verrai- bien sûr, si je possède une connexion internet. Si cela devait malheureusement arriver, je ferai un compte-rendu de tout le festival lorsque je rentrerai; c'est-à-dire dimanche soir ou lundi.


Pour connaître le programme du festival, rendez vous ici

mercredi 30 septembre 2009

Prochaine Emission 05/10/2009: Roman Polanski, son arrestation


Roman Polanski a été arrêté en Suisse, à l'occasion d'une remise de prix sensée récompenser son oeuvre. Belle récompense que son arrestation, pour une affaire de moeurs, remontant à plus de 30 ans.
Qu'est-ce qu'on en pense ?

mardi 15 septembre 2009

Blog de Jacques Thierry intervenu en direct lundi soir


Je suis allé voir le film de Jacques Audiard " Un prophète ". Aumônier de longues peines pendant quatorze ans, et redevenu aumônier de prison à la maison d'arrêt de Caen, ma vision de ce film est nécessairement conditionnée par mon expérience des prisons , en tant qu'aumônier et non en tant que détenu ou surveillant. ...

Filmographie sélective sur la prison

La rédemption
1962 : Le Prisonnier d'Alcatraz (Birdman of Alcatraz) de John Frankenheimer
1999 : American History X de Tony Kaye
2002 : 21 grammes Alejandro González Inárritu
2002: La 25e heure Spike Lee
1994 : Les Évadés (The Shawshank Redemption) de Frank Darabont avec Tim Robbins et Freeman

La prison en temps de guerre
1956 : Un condamné à mort s'est échappé (ou Le vent souffle où il veut) de Robert Bresson
1953 : Stalag 17 de Billy Wilder
1957 : Le Pont de la rivière Kwaï (The Bridge on the River Kwai) de David Lean
1965 : La Colline des hommes perdus (The Hill) de Sidney Lumet
1971 : Punishment Park de Peter Watkins
1983 : Furyo (戦場のメリークリスマス en japonais et Merry Christmas Mr. Lawrence en anglais) de Nagisa Oshima

L'erreur judiciaire
1993 : Au nom du père (In the Name of the Father) de Jim Sheridan
1999 : La Ligne verte (The Green Mile) de Frank Darabont
1999 : Hurricane Carter de Norman Jewison
1936 : Je n'ai pas tué Lincoln (The Prisoner of Shark Island) de John Ford

Les conditions de vie en prison
2008 : Hunger Steve McQueen
2008 Leonera : Pblo Trapero
1947 : Les Démons de la liberté (Brute Force) de Jules Dassin
1954 : Les Révoltés de la cellule 11 (Riot in Cell Block 11) de Don Siegel
1963 : Luke la main froide (Cool Hand Luke) de Stuart Rosenberg
1971 : La Cavale de Michel Mitrani
1978 : Midnight Express d'Alan Parker
1995 : Meurtre à Alcatraz (Murder in the First) de Marc Rocco

La vie dans la prison:
1974 : Plein la gueule (The Longest Yard) de Robert Aldrich
2009: Un prophète J Audiard
1999 : Zonzon de Laurent Bouhnik

Les évasions
1917 : Charlot s'évade (The Adventurer) de Charlie Chaplin
1963 : La Grande Évasion (The Great Escape) de John Sturges
1960 : Le Trou de Jacques Becker
1970 : Le Reptile (There Was A Crooked Man) de Joseph L. Mankiewicz
1973 : Papillon de Franklin J. Schaffner
1979 : L'Évadé d'Alcatraz (Escape from Alcatraz) de Don Siegel
1986 : Down by Law de Jim Jarmusch
2008 Mesrine :JF Richet

Le spectacle et la prison
Les blues brothers

Les prisons du futur
1973 : Orange mécanique de Stanley Kubrick
1981 : New York 1997 de John Carpenter
1994 : Absolom 2022 (No Escape) de Martin Campbell
1994 : Fortress de Stuart Gordon

La sortie de prison:
1968 : L'Astragale de Guy Casaril

Sublimer la prison:
1950 : Un chant d'amour de Jean Genet

Les cavales:
2003: Cavale L. Belvaux

Les films d'action
1989 : Haute sécurité (Lock Up) de John Flynn

vendredi 11 septembre 2009

Le prophète vu par F.

Il m'en vient à comparer "Un prophète" d'Audiard avec l'Alchimiste de Cuehlo, quand plus logiquement j'eus du m'en référer au Prophète de Gibran. Le "prophète" d'Audiard et "l'alchimiste" bénéficient tous deux d'une critique dithyrambique, pour ne pas dire conciliante. Est-ce un sacrilège que d'oser émettre un avis contraire jusqu'à remettre en cause la qualité même de l'une et l'autre oeuvre ?
En tout cas, ce ne puit être une prophétie, puisque le succès d'estime apparaît trivial.

Le meilleur film de la croisette, entends-je ici, livre magnifique, plein de sagesse, d'apprentissage lis-je là, acteur magnifique entends-je encore.

La comparaison est bel(le)et bien douteuse, n'en doutez pas, les deux oeuvres n'ont de semblable que l'accueil critique qu'elles reçoivent, tandis que l'un s'apparente à un conte enfantin simpliste et naïf; l'autre ressemble bien plus à un sinistre pamphlet abracadabrant. Livrons-nous à un réquisitoire qui laissera insensible les seuls non amateurs, et n'épargnera par contre pas les retranchés, les éperdus aficionados du nom Audiard, car je suppose que la filiation avec le parolier des tontons flingueurs joue pour beaucoup dans la notoriété de son fils, même si évidemment la critique l'attendait au virage. Bon, évidemment l'exagération discrédite quelque peu le propos, et le radicalisme mais aussi la simplicité du raisonnement invitent à se retrancher bien plus encore derrière cette certitude que Jacques Audiard est un grand.

Seulement, je veux ici justement démontrer que "Un prophète", adaptation de "Le prophète" d'Abdel Raouf Dafri, use lui aussi de procédés tout aussi malhonnêtes, à commencer par cette prison, lieu et thème, montée de toute pièce pour l'occasion.

Le film prend ensuite le parti du sérieux. Et sérieusement il ennuie dés le départ.

Ce film souffre d'un manque de nuance flagrant. Tout y est grossier, les grosses ficelles se succèdent les unes aux autres. Nous sommes otages. Le scénario alambiqué ne charme nullement. Audiard a sans aucun doute de quoi être infatué tant la critique est unanime envers lui, et univoque.
Tel Patrick Juvet je me demande où sont les femmes. Absence de passions, de sentiment même. Alors on se dit que le film porte à réflexion. Touché couché, point nenni ...
Je résume: Le méchant arabe va en prison mais on est pas sur qu'il est si méchant, et un méchant corse qui sait tout façon président super star, (mais il n'a donc rien d'autre à faire que de savoir ?) lui dit de tuer un méchant arabe sinon il le tue. Il est très très méchant, et faut pas qu'on le regarde quand il parle. En échange il va le protéger notre méchant qu'on croit gentil et l'embrigader dans son gang. Une fois dans son gang, on voit bien qui est le chef, mais le petit chef aimerait bien devenir chef de gang aussi. La guerre des corses et des arabes aura-t-elle lieu ? Mince alors, un corse traficote avec les italiens, et le trafic de cannabis organisé par les arabes pose souci à notre méchant héros qui ressemble à Debouze de visage. Le petit chef trahira le grand chef, histoire de lui montrer que le renouvellement des générations n'attend pas le papy-boom.
Quand je vous dis que le scénario étourdit ...

Bref, digne de Mesrine ce synopsis.
Audiard cite ici "Scarface" en contre référence, ou encore "Le parrain" en modèle. Il avoue son background limité sur les films du genre, "un condamné à mort" s'est échappé (dommage que l'on ne puisse vraiment pas faire la comparaison), les signés Giovanni dont il souligne l'éloignement, et dit encore ne pas connaître des séries américaines dont le nom n'est pas pourtant pas forcément connu du plus grand nombre.

Taisons la violence, elle est tout aussi choc que particulièrement inutile, en ce qu'elle n'est pas le véritable sujet.

Alors il peut rester la qualité esthétique. Où est elle ? Dans la couleur marron du sang peut être, c'est ma foi mieux que le rouge vif d'Argento. Plus sérieusement, les portraits sont quand même assez saisissants, notamment ceux d'Arestrup.


Quant au sujet, est-il finalement l'incarcération ? Doutons-en.

On nous dira que le film réinvente le genre, que le jeu des acteurs, bien plus Rahim le bleuet qu'Arestrup le vétéran, finalement peu cité, resplendit.

Oui, mais non.
Ceci est bien entendu subjectif, et disons-le quand même; ce billet se veut très subjectif lui aussi et est certainement teinté d'une part de mauvaise foi consécutive de la simple déception que fut la mienne face à ce Grand prix du Jury Cannois, ma foi, fort austère.

Le film plaît aux critiques, il plaira bien entendu à d'autres, mais vous l'aurez compris, je ne suis pas.

Un Prophète : Bande-annonce (VF)

jeudi 3 septembre 2009

Qu'est ce qu'on en pense ... Cinéma ...

Regards croisés, la caméra se pose et expose la société. La société influe sur les esprits, qui en retour s'en inspirent. L'inspiration sociétale nous apporte un éclairage nouveau sur ces objets filmiques, identifiés pour la plupart. En retour, la société peut elle aussi être influée par le cinéma du moment, et charge à nous de le décrypter.
37 minutes pour y penser, en débattre, réfléchir sur l'effet miroir que le cinéma et l'actualité provoquent, voilà ce que nous vous proposons avec "Qu'est-ce qu'on en pense Cinéma ?", le lundi à 18h35 sur RCF alpha.